La constellation du Bélier, comme vous pouvez le voir sur la carte tirée de Stellarium, se trouve évidemment entre les Poissons et le Taureau, dans une zone du ciel où il n'est pas difficile de remarquer deux triangles, l'un Triangle et l'autre (plus aplati) Bélier, juste en dessous d'Andromède. En été, pendant la période des Perséides et l'observation de cette région du ciel, je ne manque jamais de montrer aux participants ces deux petits triangles (belle découverte, trois points non alignés forment toujours un triangle...). D'ailleurs, il arrive très souvent qu'une partie des Larmes du Saint-Laurent passe très près des trois étoiles du Bélier.

Comme chacun sait, il s'agit d'une constellation zodiacale, ce qui signifie par ce terme que le Soleil, dans son parcours annuel le long de l'écliptique, traverse ses limites : plus ou moins entre le 19 avril et le 14 mai (les dates peuvent peu varier en raison des irrégularités du mouvement de révolution de la Terre autour du Soleil, irrégularités qui se reflètent sur le mouvement apparent du Soleil dans le ciel). Rien à voir avec l'équinoxe de printemps du 21 mars et d'autres croyances populaires (non scientifiques), puisque (comme nous devons le savoir) la précession des équinoxes se produit actuellement lorsque le Soleil traverse la constellation des Poissons.

Puisqu'il s'agit d'une constellation du zodiaque, j'anticipe l'escabeau (pourquoi y a-t-il un escabeau ?) en proposant l'image du timbre que l'État de Saint-Marin a émis en 1970, célébrant les constellations du zodiaque : puisqu'il est le premier de la liste, la valeur associée au timbre était la plus basse, une Lira, qui correspondait (les moins jeunes s'en souviendront) à une pièce très légère sur laquelle était curieusement gravée une Balance.
Le nom, l'histoire, le mythe du Belier...
Marquant le point de l'équinoxe de printemps, le Bélier était très apprécié des astronomes grecs. Le poète latin Manilius (1er siècle après J.-C.) l'a proclamé "le prince de tous les signes".
Les Assyriens du haut Tigre sacrifiaient un bélier en l'honneur de l'équinoxe, ils connaissaient la constellation comme "l'autel" ou le "sacrifice".
Dans les légendes grecques, le bélier est associé au mythe de la toison d'or. Le poète Apollonios de Rhodes (IIIe siècle avant J.-C.) raconte comment le roi Atamante de Béotie a épousé Néphélès puis l'a répudiée pour se remarier. La nouvelle épouse, Ino, voyait dans les enfants du précédent mariage du roi, en particulier dans le mâle Frisso, une menace pour sa progéniture. Elle a donc conçu un plan ingénieux pour se débarrasser du jeune homme. Il se rendit secrètement dans les entrepôts des précieux grains de blé stockés pour les semailles de printemps, et les brûla. L'échec de la récolte qui en résulta conduisit la population à la famine. Atamante envoya alors un messager à l'oracle de Delphes, mais celui-ci, déjà corrompu par Ino, rapporta que l'oracle, pour que le grain repousse, exigeait le jeune prince en sacrifice. Tout était déjà prêt, quand Hermès (Mercure), le messager des dieux, entendant les prières désespérées du Népal, intervint et envoya un merveilleux bélier de la toison d'or qui arracha le jeune homme à l'autel du sacrifice.
Avec Frisso, sa soeur Elle a été sauvée de l'exécution, mais alors que l'animal magique survolait les bras de la mer séparant l'Europe et l'Asie, il est tombé et est mort. Depuis lors, dans sa mémoire, les étroites s'appellent Hellespont ("la mer d'Elle").
Le bélier a conduit Frisso dans la Colchide, sur la mer Noire. Ici, en signe de gratitude pour avoir été sauvé, Frisso sacrifia le bélier à Zeus et donna sa toison d'or à Eeta, roi de ce pays. Le souverain tenait la toison, surveillée par un dragon, dans un bosquet sacré pour le dieu de la guerre Arès (Mars), tout comme le signe zodiacal du Bélier, dans l'astrologie ultérieure, serait placé sous la domination du dieu de la guerre. La toison est restée dans le bois jusqu'à ce qu'elle soit volée par le héros Jason (voir la constellation Carina).
Le Bélier, en italien Aries, est une petite constellation du zodiaque, composée de quelques étoiles positionnées de telle sorte que seule une grande imagination peut vous faire penser à un bélier. C'est la première constellation du zodiaque, puisque lorsque le zodiaque a été "initialisé", l'équinoxe de printemps est tombé en plein dans la constellation du Bélier. Aujourd'hui, avec la précession des équinoxes, la première constellation serait celle des Poissons puisque le point d'équinoxe se trouve dans la constellation des Poissons.
Deux petites étoiles très proches de nous et une particulière

Dans cette petite constellation, il y a deux petites étoiles, toutes deux de classe M, très proches de nous : la première des deux, la plus proche, est l'étoile dite de Teegarden (du nom de son découvreur), une naine brune placée à la distance très proche de 12,6 al, découverte il y a tout juste dix ans grâce à sa propre moto haute, même si c'est une petite étoile de 15e magnitude. Comme cela ne sera pas possible à court terme, grâce à Célestia nous pouvons nous rapprocher de cette étoile et tourner nos yeux vers notre Soleil : étant donné la faible distance, elle est encore acceptable (presque la 3ème) et mes amis de Val Teegardena ont toujours vu notre étoile très proche de Zuben Al Genubi, l'étoile α de la constellation de la Balance (encore !). Pour plaisanter avec le destin, mes amis astronomes de Teegardena, habiles skieurs grâce à leurs trois jambes, ont toujours appelé ces deux étoiles Orticinque et Ortisette : comme c'est étrange...

La deuxième étoile la plus proche de nous est la variable TZ Ari, classe M6, à la petite distance de 14,5 de notre Soleil : vue de cette distance, notre étoile apparaît (près de Spica et Zuben à Genubi) également dans ce cas de troisième magnitude. Elle est bien connue de mes amis tzaariens, qui vivent sur une planète désertique inhospitalière avec une température printanière enviable, grâce à la distance favorable de leur étoile.
La troisième étoile particulière du Bélier, comme je l'ai déjà dit dans l'article de l'Auriga, est la 53 Ari (une variable également connue sous le nom de UW Ari, classe spectrale B), une des étoiles dites "en fuite" : environ trois étoiles très rapides (53 Ari, AE Aur et μ Col) avec leur propre mouvement anormal et très élevé. Pour plus de détails, j'aimerais me référer à l'article où j'avais inséré une photo exceptionnelle de la soi-disant bague de Barnard.
Quelques grandes stars

Dans la constellation du Bélier, nous trouvons deux étoiles assez grandes : dans mon diagramme de comparaison, nous voyons qu'elles font 45 Ari, un monstre de classe M6 qui fait 114 fois la taille de notre Soleil, alors que l'étoile 15 Ari, également de classe M, ne fait que 68 fois la taille de notre étoile : si vous y réfléchissez, même 68 fois la taille de notre Soleil n'est pas si petite ! Je me souviens qu'en comparaison, dans le diagramme, notre naine jaune est à peine visible en bas à droite, comme un point.
Sur cette photo, prise comme toujours depuis Célestia, on peut voir à quoi ressemble l'étoile 45 Ari à la distance considérable de 10 UA.
Un bélier et rien de plus
La représentation du Bélier, pour une fois, ne diffère pas beaucoup de celle de l'animal que nous connaissons bien : dans Uranometria, nous le voyons représenté comme suit

tandis qu'Hélios le représentait (en vision de miroir)

et enfin Stellarium le montre ainsi

Objets du Deep Sky
J'ai choisi de vous montrer quatre objets à l'intérieur de cette petite constellation, appartenant au catalogue du NGC : dans un ordre numérique strict, nous partons de NGC 697, pris dans un observatoire du Nouveau Mexique. En cliquant sur la photo, on peut voir le détail de la galaxie qui, sur la photo, apparaît en haut à droite

les environs du NCG 697 (en haut à droite)
La NGC 772 est une belle galaxie spirale...

la galaxie spirale NGC 772
La troisième galaxie est l'étrange mais belle NGC 972

la galaxie NGC 972
La dernière photo représente enfin la galaxie naine irrégulière NGC 1156

la galaxie NGC 1156
Les noms des étoiles
Cette constellation contient un certain nombre d'étoiles nommées depuis les temps anciens et certaines d'entre elles sont regroupées par famille :
- Hamal (α Ari) : le mouton
- Sheratan (β Ari) : le signe
- Mesarthim (γ Ari) : du juif, les bergers
- Botein (δ Ari) : les ventres
- Al butain I, II, III et IV (π, ρ, ε et ζ Ari) : les ventres
- Koleon (μ Ari) : le fourreau
- Bharani (33, 35 et 39 Ari) : le lator
- Nair al butain (41 Ari) : la lueur des ventres
Visibilité de la constellation
Voyons maintenant quelles sont les périodes de l'année où le Belier est visible, toujours à 21 heures, un moment propice pour faire de joyeuses observations stellaires avec vos amis.
Début septembre, il est visible bas sur l'horizon au nord-est, tandis qu'il culmine au sud, très haut sur l'horizon (presque au zénith) à la mi-décembre. Enfin, nous la trouvons au bas de l'horizon, au nord-ouest, dans la deuxième quinzaine de mars de l'année suivante.